
Sylvain L’Hereault a aidé à créer CARE Montréal avec Michel Monette et est aujourd’hui le Directeur des Services de Nuit. Lors de notre entrevue, j’ai demandé à Sylvain quels facteurs l’on mené à CARE Montréal. Il explique: « Il y a environ 5 ans, j’ai décidé de changer. J’ai été à l’église – ou Michel Monette est un pasteur – pour renouer mes liens avec Dieu, pour obtenir une rédemption. Je me suis désintoxiqué. Je suis un chrétien renouvelé. »
Durant une des visites de Sylvain à l’église, Michel Monette a présenté le film « Les Misérables » avec Gérard Depardieu. Ému par le film, Michel Monette a lamenté « C’est incroyable qu’ils y aient des gens qui dorment dehors, et ici on a une belle salle chauffée. » Ce commentaire a résonné fortement avec Sylvain.

En décembre 2017, Sylvain et une équipe de bénévoles dévoué.e.s ont débuté les opérations du refuge situé dans l’église, travaillant 7 jours par semaine, 15 heures par jour. « Au début, le refuge n’avait même pas de matelas » raconte Sylvain. « Éventuellement, on a obtenu des matelas gonflables, ensuite des meilleurs matelas et des couvertures, etc. À l’époque, on n’avait pas de subventions, on fonctionnait sur la foi. »
« CARE Montréal, c’est pas une job pour moi, c’est plus que ça. Ce travail me permet d’étendre un sourire, une parole, me permet d’influencer quelqu’un, ou d’influencer quelqu’un qui va influencer quelqu’un. C’est important de traiter les usagé.ère.s avec respect et dignité » reflète Sylvain.
Après avoir cogéré le refuge de l’église pendant environ 3 ans, l’intensité du travail a fait en sorte que Sylvain s’est retrouvé en surmenage, en « burnout ». Sylvain a pris un repos pendant 3 mois et les collègues ont pris la relève durant cette période. « C’est important de prendre soin de soi-même, de récupérer. On ne peut pas donner ce qu’on a pas. »
Sylvain est aujourd’hui directeur de l’hébergement d’urgence de nuit pour Cap-Care et le refuge Versailles. « L’itinérance peut arriver à tout le monde. Je ne souhaite pas ça à personne. Je m’en suis sorti. Personne n’est immunisé.e à l’itinérance. »